Elise Guillaume. Exhibition view %22Par le corps%22, La Chapelle Jeanne d’Arc (CACIN), 2025.© Mathilde Hausermann Ramisse.jpg

Regenerate

(English below)

Regenerate (série), 2025
Algues, acier, LEDs
Dimensions variables

"Une impression étrange et solennelle se dégage de Regenerate, cet ensemble de formes réunies dans la nef de La Chapelle Jeanne d’Arc. Peut-être parce qu’elles se présentent sombres et lumineuses, elles semblent fragiles et résistantes à la fois. Il s’agit d’une présence énigmatique, quasi extraordinaire pourrait-on dire. Bien entendu, le lieu et sa dimension religieuse participent à cet “effet”, mais pas seulement. Ce qui peut paraître surprenant tient notamment à une rencontre assez improbable entre le calcaire et le métal, entre le friable et l’inoxydable, en somme, de forts contrastes à l’unicité pourtant affichée.

C’est peut-être bien là une des clés de l’apparente énigme contenue dans ces fragments épars semblent-ils guidés par l’orthogonalité de La Chapelle ; ces matériaux ou éléments s’accordent dans leurs différences à se réunir et à donner cette sensation emprunt tout à la fois de profane et de sacré. Dire que cette sensation vient de loin n’est pas un vain mot. Le travail d’Elise Guillaume est marqué par l’expérience d’une résidence en Arctique où l’évidence d’un danger immédiat est présente à chaque endroit et discrètement camouflée par la beauté des lieux ; scintillement de l’eau, craquement de la glace, chants des oiseaux…[…]

L’étendue océanique est un corps d’eau. Cette idée résonne infiniment, elle fait sens morphologiquement, elle permet de comprendre un peu plus encore de quoi il s’agit. Après avoir été récoltées au bord de la mer du nord où elles ont échoué, elles ont été lavées, cuisinées, coulées, séchées et parfois cousues dans l’atelier d’Elise Guillaume pour devenir ces peaux translucides, et enfin elles nous sont parvenues, ces varech vésiculeux, ces algues telles qu’elles sont aujourd’hui aux allures picturales, aux reflets dorés, d’une puissante fragilité qui semble témoigner avec une criante délicatesse que l’abîme de ce corps n’est pas si loin du nôtre, est un peu le nôtre, est le nôtre.”

Extrait du texte de l’exposition Par le corps, Martial Déflacieux, 2025.


Production: La Chapelle Jeanne d’Arc Centre d’Art Contemporain d’Intérêt National
Ferronnerie: Fabien Sylvestre Suzor

Lumière: Regnier Joseph

Couture: Sophie Stinglhamber

Assistanat: Mathilde Hausermann Ramisse, Ronan Le Morvan.

Remerciements: Clea Parcerisas, Julia Aubach, Bram Cuyx, Martin Jalmby, Louise DeCruck, John Janssens, David Peters, Marie de Ganay, Corentin Desmet, Olivier Vanderdonckt.

Elise Guillaume. Exhibition view of Par le corps, La Chapelle Jeanne d’Arc (CACIN), 2025.© Elise Guillaume

Elise Guillaume. Vue de l’exposition Par le corps, La Chapelle Jeanne d’Arc (CACIN), 2025.© Mathilde Hausermann Ramisse

Elise Guillaume. Vue de l’exposition Par le corps, La Chapelle Jeanne d’Arc (CACIN), 2025.© Martial Déflacieux

Elise Guillaume. Vue de l’exposition Par le corps, La Chapelle Jeanne d’Arc (CACIN), 2025.© Elise Guillaume

Elise Guillaume. Vue de l’exposition Par le corps, La Chapelle Jeanne d’Arc (CACIN), 2025.© Elise Guillaume

Elise Guillaume. Vue de l’exposition Par le corps, La Chapelle Jeanne d’Arc (CACIN), 2025.© Elise Guillaume

Regenerate (series), 2025
Seaweed, steel, LEDs
Variable Dimensions

“A strange and solemn feeling emanates from Regenerate, this ensemble of forms gathered in the nave of “La Chapelle Jeanne d’Arc”. Perhaps because they appear both obscure and luminous, they seem fragile and resilient at the same time. There is an enigmatic presence here, one might even call it extraordinary. While the space itself, with its religious connotations, certainly shapes the experience, it is also the unlikely conjunction of limestone and steel — the brittle with the stainless — that creates such surprising tensions beneath a surface of formal unity.

Perhaps here lies one of the keys to the enigma these scattered forms seem to carry — fragments subtly guided by the orthogonality of the chapel itself. Though different in nature, these materials and elements come together, giving rise to a sensation imbued with both the sacred and the secular. It is no mere metaphor to say that this feeling comes from afar. Elise Guillaume’s work bears the imprint of a residency in the Arctic, where the constant awareness of imminent danger lingers everywhere, quietly veiled by the beauty of the landscape — the shimmering of water, the cracking of ice, the song of distant birds...[…]

The ocean is a body of water. This idea resonates profoundly—morphologically, and metaphorically, providing us with a better understanding of its essence. Foraged from the North Sea, where it had washed ashore, the seaweed was cleaned, cooked, cast, dried, and sometimes sewn together in Elise Guillaume’s studio. What emerged are these translucent skins — vesicular seaweed, with golden hues, fragile and yet powerful. They have come to us in their present form, bearing witness with delicate intensity, to the fact that the abyss of this body is not so distant from our own — it is a part of us, it is us.”

Excerpt from the exhibition text Par le corps (Through the body), Martial Déflacieux, 2025.
This text was originally written in French. English translation by Marie de Ganay.


Production: La Chapelle Jeanne d’Arc Centre d’Art Contemporain d’Intérêt National
Metalwork: Fabien Sylvestre Suzor

Lighting: Regnier Joseph

Sewing: Sophie Stinglhamber

Assistance: Mathilde Hausermann Ramisse, Ronan Le Morvan.

Special thanks: Clea Parcerisas, Julia Aubach, Bram Cuyx, Martin Jalmby, Louise DeCruck, John Janssens, David Peters, Marie de Ganay, Corentin Desmet, Olivier Vanderdonckt.